Ce matin, je me réveille calmement, vais sur mon iPhone 8 secondes plus tard et regarde ce que mes amis ont bien pu poster cette nuit sur Snapchat (pour les plus de 30 ans, Snapchat = partage de photos éphémères). Quelques soirées trop arrosées pour certains, le début d’un bon weekend pour d’autres et puis là, soudainement, une image « Pray for Paris ». Un peu embrumé, je passe au suivant et je lis « Le cauchemar / Je ne comprendrai jamais / Une pensée aux familles des victimes ». Là, j’ai vite compris que quelque chose n’allait pas. J’enfile un short, court au salon, la télé était allumée sur une chaîne d’info continue, je vois l’horreur, plusieurs attaques à Paris, 40 morts annoncés à cet instant.

Alors là, on se dit merde, encore Paris, mes collocs m’ont dit ça aussi « Pourquoi toujours Paris ?« . Il est 1h du matin France. À cette heure, mon fil Twitter se calme normalement, mais pas ce soir, il est presque impossible de tout lire. J’essaie de comprendre. Je retiendrai ce hashtag #PortesOuvertes où des gens proposent d’en accueillir d’autres dans le besoin. On peut difficilement juger de l’utilité à cette instant, mais ça le mérite d’exister et on peut espérer que cela ait aidé des gens. La chaîne d’info, elle, est un clone de nos BFM et iTélé, pas grand chose à dire, toujours les mêmes déclarations en boucle, des interviews avec des grands spécialistes qui ne peuvent pas nous apporter plus de réponses et une correspondante à Londres qui ne demande qu’à dormir puisqu’elle non plus ne peut rien vous dire de plus. À 3 heures (heure française), une ministre australienne est en direct pour annoncer, dans une conférence de presse, qu’un Australien était au milieu d’une attaque, il n’a rien, l’ambassade prend soin de lui. Tout va donc bien pour cet Australien, ce sera gros titre des heures suivantes. Je suis sûr de pouvoir l’entendre dans les jours qui viennent dans une déclaration pour les médias… Mais que dire de ce comportement égocentré d’un pays, on est tous pareil.

Je joins cette photo, car c’est celle que je retiens des marches républicaines du 11 janvier dernier. Même si d’un côté, j’aurais bien sûr préféré ne jamais avoir eu à la voir.

Parlons un peu de Facebook maintenant. Facebook, je ne t’aime pas. Tu le sais, on ne se croise plus qu’une heure par semaine, si ce n’est pas moins, qu’en j’en passe le double chaque jour avec ton pote Twitter. Tu as pris la fâcheuse habitude de ne pas tout me montrer, pensant que tes algorithmes pouvaient savoir ce qui me plaisait ou non. Et puis le peu que tu veux bien me laisser lire, tu me le montres dans le désordre, pas cool gars ! Mais aujourd’hui, tu as activé ta plus belle fonction, permettant de marquer ses amis ou soi-même comme « en sécurité ». Grâce à toi, je sais que toutes mes connaissances sur Paris vont bien. Ce n’est tristement pas le cas pour tout le monde…

Difficile de faire le point immédiatement sur cette matinée surréaliste, mais une chose est sûr : coté politique, il va y avoir de la récupération. Les moins malhonnêtes se diront attristé par la situation et soutiendront les familles des victimes, les autres iront sur tous les plateaux télé pour dire qu’on savait que cela arriverait. Le 6 décembre prochain, pour le scrutin régional, au lieux de récupérer une au deux régions, notre cher Marine en repérera le double ou le triple sans encombre, résultat de cette campagne médiatique sans pitié à venir. Après cela, rien de changera bien sûr, seuls les plus faibles psychologiquement penseront que leur vote extrême leur rendra service, mais le problème est bien plus profond… bien au-delà de notre portée…

En attendant, cette chanson est entrée dans ma playlist quotidienne… Comme plein de nostalgie pour mon beau pays, la France, dont l’image est, une fois de plus, tachée de sang par des êtres sans coeur, ne méritant même pas être appelé humain.

France, je t’aime !